Jeux olympiques : la politique entre en piste

JO 2018 PYEONGCHANG

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Les JO d’hiver de Pyeongchang, marqués par un léger rapprochement entre les deux Corées, confirment une fois de plus la place prédominante de ces grandes compétitions sportives dans les relations internationales.

A Mexico, en 1968, les Américains Tommie Smith (au centre) et John Carlos dénoncent la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

La participation d’une équipe nord-coréenne aux Jeux olympiques (JO) d’hiver de Pyeongchang est, selon le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, « un grand pas en avant pour l’esprit olympique ».

Mais cet esprit olympique, quel est-il ? Apolitique, comme l’aurait souhaité son initiateur, Pierre de Coubertin ? Ou tout le contraire, comme ce geste de réconciliation entre les deux Corées ? En réalité, l’apolitisme du mouvement olympique n’a existé que dans l’esprit de ses fondateurs – et encore – et dans celui de gardiens du temple plus enclins à défendre l’ordre établi qu’une pureté du sport irréaliste.

La participation de la Corée du Nord aux épreuves organisées au Sud n’est d’ailleurs pas une première : les deux équipes ont déjà défilé ensemble aux JO d’été de 2000 à Sydney et à ceux de 2004 à Athènes, lors de la période connue sous le nom de « politique du rayon de soleil ».

Dès le lancement des JO modernes, à la fin du XIXe siècle, le baron Pierre de Coubertin leur assigne un rôle politique, puisqu’il voit le sport comme un chemin supérieur vers la paix mondiale : « Exportons des rameurs, des coureurs, des escrimeurs : voilà le libre-échange de l’avenir, et le jour où il sera introduit dans les mœurs de la vieille Europe, la cause de la paix aura reçu un nouvel et puissant appui », lance-t-il, en 1894, à une poignée d’aristocrates réunis à Paris pour relancer l’idéal olympique antique.

Représailles diplomatiques

Le message n’est pas forcément reçu de la même manière par tout le monde. Envoyé spécial de La Gazette de France aux Jeux d’Athènes en 1896, l’essayiste d’extrême droite Charles Maurras, qui avait d’abord rejeté le « cosmopolitisme » du projet, finit par y trouver son compte : « Les modernes olympiades auront l’avantage de montrer aux peuples latins le nombre, la puissance, l’influence, les prétentions insolentes, les ridicules de ces hardis...

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