Ski alpinisme dans des conditions de rêve à la Brèche Puiseux

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Cette sortie a déjà commencé dès le lundi précédent quand il a fallut réserver les bennes en mode panique car tout commençait à partir très vite (et franchement ça aurait été dommage de rater ça !). Ouf bennes réservées, celle de 7 h 40, et la météo prévoyait un samedi plutôt pas trop mauvais.

On zieute avidement les prévisions météos quelques jours avant et ca se dégrade pas mal surtout le matin. On confirme, entre les "ploc ploc ploc" nombreux dans la nuit et les trombes d'eau sur l'autoroute, notre groupe quasiment exclusivement féminin (Christophe vient déjouer les stat !) est sérieusement motivé (ou complètement timbré !) pour tenter l'aventure. Mais qui dit "pluie" dit "neige" en altitude, non ?

Ca se gâte quand, pourtant au téléphérique aux aurores, 30 mn avant la benne, une annonce retentit pour informer d'un retard de benne suite au déneigement et dégivrage du site. Prochaines infos à 8 h 30... On ne se laisse pas abattre, on fait deux trois manip en attendant, on papote et finalement nous sommes dans la première benne, qui partira à 9 h ! Le brouillard est toujours omniprésent à Chamonix mais on perçoit des trouées là haut.

Au bout des deux tronçons en mode sardines dans leur boite, la magie opére et nous voilà à plus de 3800 m mètres d'altitude ; sur la passerelle, le paysage est époustouflant, le Massif se dévoile après les intempéries, c'est juste grandiose. Le vent souffle et la descente équipée de l'arête si elle est en excellentes conditions nous glacera le visage.

 

Incroyable personne quasiment ne part dans notre direction et nous chaussons les skis sous la face Sud avec le Mont Blanc du tacul en point de mire pour traverser l'immense col du Midi. Première sensations de glisse fabuleuses ! Même si pour certains avec l'altitude et le sac lourd, les cuisses se font bien sentir ! Une deuxième belle pente sous le Rognon et celui que l'on redoutait arrive : le brouillard. Ca tombe bien ce glacier et ce passage en particulier n'est pas du tout crevassé !! Après quelques dizaines de mètres, choix est fait de s'encorder, comme ça en plus on fera un peu de pédagogie avec une petite session de ski encordé. Il faut tracer sur le plat et se guider au gps pour rejoindre la vallée noire et le nuage décide de partir quand nous rejoignons la pente. Quelques chutes encordés mais tout le monde s'en est bien sorti ! 

 C'est un monde de séracs tous plus impressionnants les uns que les autres qui nous borde pour cette descente dans de très belles conditions encore.

 

 

Il faut faire attention aux "trous" notamment sur l'itinéraire car les crevasses ne rigolent pas dans le secteur. Une traversée et nous nous retrouvons dans le cirque des périades, sous la Dent du Géant qui veille.

 

La trace est faite et plein de petites fourmis-skieurs sont devant nous. Tant mieux, l'accès à la Brèche sera tracé et il est encore relativement tôt le plus gros du monde est derrière nous. Car c'est vrai qu'avec ces histoires de retard de benne, on a un peu la pression sur l'horaire. Les pauses sont optimisées et un rythme de métronome ni trop rapide ni trop lent est orchestré pour arriver au pied de la brèche.

 

 

Ici aussi il y a quelques beaux "trous" sur lesquels nous passons. L'environnement est juste dingue d'autant plus que maintenant le ciel bleu est omniprésent ! 

Ouf nous arrivons au pied du couloir, et le premier groupe dedans est en train de faire la trace. Excellent, pas trop de monde devant ce qui signifie pas trop d'attente au rappel. On s'équipe avec les crampons, piolet, skis sur le sac, cordes à portée de main en cas de coup de mou et c'est parti pour une heure de prévue de montée de ce couloir.

 

Il fait très chaud, on transpire plus qu'au sauna !! les marches sont plutôt bonnes mais parfois grandes et le fond dur n'est jamais loin. Globalement pour tout le monde c'est un gros effort !

 

En haut ce n'est plus la même température. On installe le rappel en mode "deux brins de corde = 2 personnes qui peuvent descendre en même temps" mais les cordes ne sont pas de cet avis et font des nouilles monumentales... ca prendra un peu de temps pour tout délover comme il faut.

Chacun part à son tour dans l'inconnu de ces 50 m de rappel, et quand on arrive toute.s en bas il fait un froid de canard et tout le monde s'est chopé une belle onglée, on n'arrive plus à défaire les crampons, les lanières sont givrées, et les bâtons sont bloqués c'est sympa pour la descente.

Question timing on est bien !! Maintenant peut commencer la partie pur plaisir car : 1/ le panorama découvert est juste WAHOUUUUU 2/ le glacier du Mallet est à peine tracé !!!! Il faut encore faire attentionx aux crevasses mais ce sera une descente de 1000 m de dénivelée totalement orgasmique.

 

On a la banane jusqu'aux oreilles, cette descente c'est de la folie pure. De la poudre, de la poudre et encore de la poudre ! Il faut bien s'arreter de temps en temps pour récupérer son souffle et regarder le paysage grandiose, avec les grandes Jorasses qui nous dominent. 

Une fois sur le glacier de Leschaux, la neige est plus croutée mais il ne reste plus qu'à glisser. Et entendre le vacarme incessant des moraines qui s'écroulent, bruit effoyable des conséquences du retrait des glaciers dû au réchauffement climatique.

 

Sophie nous dégote un petit passage très ludique par les bédières, c'est un petit boardercross au coeur de la Mer de Glace. Incroyable.

 

Nous arrivons bien à l'heure à la nouvelle télécabine du Montenvers, mais nous ne sommes pas seuls... Il faudra encore deux heures avant de pouvoir prendre le train qui ramène à Chamonix.

Une fantastique journée de découverte d'un des plus beaux itinéraires de ski alpinisme abordables du massif du Mont Blanc, réalisé dans des conditions juste parfaites. Merci à ma team de coencadrantes Sophie et Coralie en mode "girlpower" les filles vous êtes formidables ! et bravo à Johanna, Chrystèle et Christophe pour cette course ! 

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